Modification de la réglementation pour la pêche en rivières, petits lacs et étangs ainsi que dans les lacs de Morat et de Neuchâtel

Vous trouverez ci-dessous les principaux changements qui rentrent en vigueur le 1er janvier 2025. Cette modification de la réglementation vise à mieux protéger les populations piscicoles et à rendre la pratique de la pêche plus éthique au regard de la protection des animaux.

Rivières, petits lacs et étangs :

  • l’usage des poissons d’appât vivants n’est plus autorisé
  • la pêche de l’ombre de rivière n’est plus autorisée
  • introduction d’une fenêtre de capture [24 à 32 cm] pour la truite sur le tronçon 525 Orbe (résurgence Vallorbe – Day)
  • pour les permis journaliers et hebdomadaires, le nombre maximal de captures de salmonidés est désormais de 3 poissons par jour
  • dès le 1er janvier 2026, l’usage des hameçons doubles et triples en rivière ne sera plus autorisé

Lac de Neuchâtel :

  • toute perche capturée doit être conservée
  • la pêche de l’omble-chevalier n’est plus autorisée
  • le nombre maximal d’hameçons par leurre est limité à 3
  • l’usage des poissons d’appât vivants n’est plus autorisé
  • le nombre maximal de captures est fixé à 8 par jour pour les corégones et à 3 par jour pour les truites

Lac de Morat :

  • toute perche capturée doit être conservée
  • l’usage des poissons d’appât vivants n’est plus autorisé
  • hormis la gambe, la ligne au lancer et la ligne traînante, il est permis d’utiliser au maximum 3 lignes
  • le nombre maximal de captures de sandres est fixé à 5 par jour et 50 par an

Le sandre, poisson de l'année 2025

Le sandre est l'un des poissons les plus fascinants des eaux suisses. Il est d'autant plus étonnant que c’est un « immigré ». Il n'a commencé à se disséminer dans notre pays que depuis une soixantaine d'années. Heureusement, personne ne lui en veut d'être issu de l'immigration. Même là où il vit en nombre important : dans les lacs de Morat, de la Gruyère, de Schiffenen, de Sihl, de Constance et dans le lac de Lugano. Mais il se sent également à l'aise dans de nombreux cours d'eau, retenues de barrages et canaux du Plateau.
 
« Le sandre est vraiment un beau poisson », s'enthousiasme David Bittner, administrateur de la Fédération Suisse de Pêche. Il ressemble à un animal fabuleux tout droit sorti d'un livre de contes : son apparence est majestueuse en raison de ses deux nageoires dorsales séparées, l’antérieure étant dotée d'épines marquantes. Ses écailles légèrement scintillantes, ses grands yeux et sa bouche largement protubérante lui donnent un air de noblesse.
 
Mais : le sandre est vraiment redoutable ! Avec ses yeux perçants, même la nuit, et la sensibilité de sa ligne latérale, qui perçoit la moindre variation de pression, c'est un excellent chasseur, supérieur à la plupart de ses proies. De plus, comme les loups, les sandres se déplacent en meute, encerclent leurs proies de manière coordonnée - puis attaquent soudainement.
 
Le sandre peut aussi se montrer différent. Pendant la période de frai, le mâle construit un nid sur un fond de gravier ou de sable, souvent à proximité de structures immergées comme des racines. Il attire une femelle qui dépose les œufs dans cette nurserie. Après la ponte, le mâle reste pour surveiller les œufs avec férocité et protéger agressivement les alevins éclos contre les prédateurs.
 
Le sandre est très apprécié des pêcheurs professionnels et des pêcheurs à la ligne. Mieux encore, ses filets blancs et sans arêtes séduisent tous les cuisiniers étoilés. Il est donc d'autant plus regrettable que seules 10 tonnes environ puissent être pêchées chaque année dans les eaux suisses. La forte demande ne peut être satisfaite que par l'aquaculture et les importations. « Cela doit nous faire réfléchir », déclare Daniel Jositsch, président central de la Fédération Suisse de Pêche.

Moule quagga

Tandis que les moules quagga prolifèrent à une vitesse folle dans les lacs suisses, menaçant la biodiversité, colonisant les canalisations, filets de pêche, coques de bateaux et plages, Alien Limited souhaite «transformer ce fléau en opportunité», résume sa fondatrice Carole Fonty, interrogée par Keystone-ATS.

Elle explique avoir voulu «décortiquer» cette moule non-comestible pour en exploiter «tous les débouchés possibles». Et tout d'abord en récupérant le calcaire des coquilles pour en faire un ciment «bas carbone».

Pour y parvenir, l'entrepreneuse a collaboré avec le Laboratoire des matériaux de construction de l'EPFL afin de remplacer le calcaire rocheux par le calcaire des moules dans le procédé de fabrication du ciment LC3, lequel permet de réduire les émissions de CO2 de 40% par rapport au ciment traditionnel.

«Les résultats des tests ont confirmé que les propriétés techniques de ce ciment étaient similaires à celles du ciment LC3 fabriqué avec du calcaire rocheux», relève Carole Fonty, vantant «une alternative idéale». Précurseuse mondiale dans ce domaine, elle indique avoir déjà été approchée par plusieurs cimentiers, intéressés par ses recherches.

Après la coquille, la Genevoise a cherché une utilisation à la chaire de la moule. Des études ont été menées avec la HEIG-VD à Yverdon, dont les résultats définitifs sont attendus cet automne. Il en ressort déjà que les moules quagga, avec les minéraux et nutriments qu'elles contiennent, pourraient aussi servir «d'engrais organique et local» pour l'agriculture, remarque-t-elle.

En plus des hautes écoles, sa start-up a collaboré ces derniers mois avec des collectivités publiques. Un projet pilote est notamment prévu en fin d'année avec les Services industriels de Lausanne (SiL). Il s'agira alors de tester la capacité d'Alien Limited à «industrialiser» ses procédés.

Carole Fonty espère pouvoir collecter «une centaine de tonnes» de moules quagga l'an prochain, avant de passer à la vitesse supérieure. Elle vise «plusieurs milliers de tonnes» en 2045, tout en insistant sur la nécessité de respecter les équilibres du lac.

«L'idée n'est pas de draguer le fond du lac, mais de procéder à une collecte non évasive pour l'écosystème», souligne-t-elle. Des partenariats sont en cours avec les pêcheurs, les collectivités publiques et les entreprises exploitant le lac pour récolter les mollusques.